Les participants aux Assises analysent la situation depuis l’entreprise, le service, jusqu’au niveau international. Ils en déduisent l’action à mener par les travailleurs,
avec ou sans papiers, à partir de la lutte des classes qui oppose sur le terrain économique les travailleurs, de l’ouvrier à l’ingénieur, les privés d’emploi, précaires,
retraités, jeunes (étudiants, lycéens, apprentis) contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielle que morale, mises en œuvre par la classe capitaliste. Le mode de production capitaliste ne répond en rien aux besoins du monde du travail, une incapacité particulièrement visible en cette période de pandémie qui n’en constitue que le révélateur. Ainsi les emplois sont sacrifiés pour le rétablissement du taux du profit, de même la protection sociale, la santé, les retraites, le niveau des salaires, l’industrie, les services publics, l’environnement, etc… Nous vivons une période forte d’enjeux, de bouleversements, d’accélérations, de ruptures, d’évolution incontestable du rapport de force, période dont il peut sortir le meilleur comme le pire. De la prise en compte de cette dimension globale des choses, dépend le niveau et l’ampleur des changements nécessaires pour prétendre inverser la tendance actuelle.
Pour le monde du travail, se défendre contre les conséquences néfastes du dogme de la concurrence est insuffisant, il faut mettre fin aux causes, à savoir le régime économique. Donner aux travailleurs des perspectives politiques concrètes de changement de société est un travail quotidien à articuler avec les revendications immédiates comme les salaires et les conditions de travail et de vie. Le moyen pour y parvenir est l’unité des travailleurs sur ce double objectif commun. Les participants aux Assisses réaffirment le rôle central du syndicat et de l’Union Locale et la dimension révolutionnaire du caractère interprofessionnel de la CGT. Le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera dans l’avenir le groupement de production et de la répartition, base d’une nouvelle organisation sociale. La démarche pour gagner ce changement de société doit être lisible pour les travailleurs : si l’attaque est globale, la riposte, pour être à la hauteur, doit l’être aussi. Il nous faut construire les cohérences revendicatives pour faire converger toutes les luttes en cours et donner envie, courage et détermination au plus grand nombre. Ce qui rassemble le camp des travailleurs doit primer sur ce qui divise, en portant un projet revendicatif en rupture avec les logiques du capital, en articulant l’action des forces syndicales, politiques et associatives. Les participants aux Assises s’engagent à porter et à faire vivre cette démarche
syndicale et politique qui doit unir les travailleurs sur leurs intérêts immédiats et de long terme, sur un projet de société basé sur la dignité humaine, la fraternité et l’égalité.