La crise sanitaire que nous traversons sert de prétexte au gouvernement et au patronat pour
poursuivre et amplifier leurs attaques contre les droits et conquis sociaux des travailleurs du
public et du privé, des retraités, des jeunes et des privés d’emplois. Le gouvernement continue de vider les caisses de l’État et de la Sécurité Sociale, au détriment des droits et besoins de la population, de nos Services Publics (Énergie, Éducation, Poste, Finances Publiques…) pour remplir les poches du grand patronat et de ses actionnaires, notamment avec le plan dit de relance. Le 2 juin dernier nous écrivions : le plan condamne nos Services Publics dont la casse et le démantèlement s’accéléreront, il empêchera demain, encore plus qu’aujourd’hui, l’intervention et la participation de l’État, stratège de la relance et de la planification de notre production industrielle. Au moment où les annonces de licenciements explosent, les cadeaux offerts aux entreprises du CAC 40 et à leurs actionnaires sont effarants : 30 milliards d’€ de dividendes, 300 milliards d’€ de prêts garantis, 110 milliards d’€ de plan d’urgence, 100 milliards d’€ de plan de relance, 31 milliards d’€ de chômage partiel. Alors que dans notre département, 430 000 personnes sont déjà privées d’emploi, les fermetures d’entreprises et les réductions d’effectifs annoncés en évoquent 50 000 de plus. Derrière ces chiffres, il s’agit des salariés de la SAD, de la Centrale de Gardanne, d’Air France, de PMA, d’Airbus et de ses sous-traitants, de la grande distribution toutes enseignes confondues, des salariés des TPE et PME mais aussi des fonctionnaires des 3 versants de la Fonction Publique, de la SNCF. Notre tissu industriel dans le département est fortement impacté, fragilisant de fait l’ensemble des activité portuaires.
Ces choix politiques vont avoir des conséquences catastrophiques dans notre département alors que déjà plus de 18% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Cette réalité est également celle de tout le pays où les plans de licenciements, les fermetures d’entreprises se multiplient comme chez : SANOFI, TUI, ACCORD, LEADER PRICE/ALDI auxquels se rajoute l’annonce des 120 000 suppressions de postes dans la Fonction Publique … Des résistances et des luttes s’organisent dans de nombreuses entreprises où les salariés sont porteurs de projets pour préserver l’emploi, l’outil industriel, les savoir-faire comme par exemple à l’Ex SAD où à la centrale de Gardanne pour notre département.
Les mobilisations contre le projet de loi Sécurité Globale, les puissants mouvements grévistes
dans l’Énergie contre les projets Hercule, Clamadieu, Gazel, les journées de mobilisation dans
l’Éducation, la Santé, la Culture…et également les nombreuses grèves dans les différentes
entreprises et la manifestation du 23 janvier à Paris à l’initiative d’entreprises en lutte,
démontrent non seulement la possibilité d’élever le niveau du rapport de force mais
également qu’il s’agit bien d’une attaque globale et que la riposte doit être globale.
Face a cette situation, tout doit être mis en œuvre pour élever le niveau du rapport de force en
construisant les cohérences revendicatives pour gagner les convergences de lutte dans un
processus de mobilisation clair et lisible tant sur les contenus et la stratégie.
Il est urgent que se tienne après le 4 février, une rencontre nationale des organisations CGT et
des secteurs et entreprises en luttes, pour œuvrer à l’unification de toutes les luttes autour
d’un projet revendicatif d’urgence :
▪ L’arrêt immédiat de tous les plans de licenciements engagés et la restitution des aides
publiques par les entreprises qui ont engagé de tel plans.
▪ Une réduction du temps de travail à 32H/semaine sans perte de salaire.
▪ Une loi taxant les dividendes et les grandes fortunes.
▪ L’augmentation des salaires, pensions, traitements et minima sociaux.
▪ L’égalité salariale immédiate femmes/hommes.
▪ Un investissement massif dans nos Services Publics et notre système de santé publique
(le soin, la prévention et la recherche).
▪ Une Sécurité Sociale financée par les cotisations sociales pour des prises en charge à
100%.
▪ Le maintien et le développement de nos capacités industrielles pour répondre aux
besoins de la population
L’Union Départementale CGT 13 mettra tout en œuvre pour porter « un syndicalisme né de la
double volonté des salariés de défendre leurs intérêts immédiats et de participer à la
transformation de la société » et pour « impulser et coordonner l’activité revendicative
syndicale et le développement de la CGT, tant sur les questions générales que sur celles
propres au département. Pour mener efficacement cette activité, l’Union Départementale
prend toutes les mesures pour faire vivre les notions de coopération avec les organisations de
la CGT. »
Marseille, le 1er février 2021